Anie Toole

Deep structure profonde

27.10.
02.12.2023

Pour sa seconde exposition de la programmation 2023-2024, Engramme est ravi de vous convier à découvrir le travail captivant de notre artiste membre, Anie Toole. Intitulée Deep structure profonde, cette exposition se tiendra du 27 octobre au 2 décembre 2023 à la galerie d’Engramme. Anie Toole, artiste curieuse et innovatrice, marie habilement les arts de l’impression, du textile et des teintures naturelles. À travers Deep structure profonde, elle révèle une fusion harmonieuse entre le tissage et la gravure, donnant naissance à des paysages délicats, composés de lignes et de courbes aux tons monochromes, façonnés à la main. Dans un équilibre subtil entre douceur et précision, Toole parvient à créer des moments de contemplation, où les jeux de lignes semblent évoquer vibrations et ondes. Ne manquez pas cette exposition qui vous transportera dans un univers artistique unique.

Mon désir a été d’écrire sans les mots, en évitant de choisir une langue d’expression. Puis de traduire, tout en tenant compte de l’évolution de la pensée lorsque l’auteur reste le même. La toile est devenue ma page, la trame est devenue mon écriture. L’espacement entre les fils a donné naissance au rythme, aux textures. Au-delà des mots, tout est exprimé dans une écriture asémique.

Ainsi, j’ai conçu un Interlingua auquel s’ajoute le tissu ; cinq langues romanes, en plus du langage du tissage, ont façonné ma propre langue. Parfois, cela peut sembler embrouillé, tout comme lorsque l’on considère les multiples sens du mot «verso» : vers poétique, direction, contre, autre facette, …

Les estampes dévoilent la matérialité du travail d’un texte. Un parchemin est coupé, réorganisé, des bribes de textes sont assemblées. La clarté émerge dans une section, tandis que le flou s’installe un peu plus loin. Des interventions sont effectuées pour continuer la réflexion, car le traducteur n’est pas neutre quand il s’agit de sa propre écriture.

Pour transposer l’écriture matérielle du tissu sur le papier, des fils de papier sont tissés sur un métier à tisser. Ensuite, des encres sont fabriquées à partir de pigments issus de végétaux, ainsi que de pigments provenant de la terre. En face à face, les informations contenues dans le tissu sont transférées sur le papier. La matrice d’impression est un textile incolore et souple. Son transfert sur le papier révèle le tissage. Il devient ainsi plus visible et suscite un intérêt particulier. On peut le lire, suivre divers chemins, et questionner ses irrégularités. Ces médiations entre le tissage et la gravure ont été réalisées à deux, à quatre, et à huit mains.

Le tissage et les teintures naturelles sont au cœur de la pratique d’Anie Toole, qui s’étend à la gravure, à l’argile et aux explorations sonores. Sa recherche artistique aborde le langage par le biais de tissages multicouches afin d’extraire des systèmes de communication pour les locuteurs multilingues. Toole est titulaire d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université Memorial de Terre-Neuve, d’un diplôme en techniques de métiers d’art en construction textile de la Maison des métiers d’art de Québec et d’un baccalauréat spécialisé en mathématiques de l’Université d’Ottawa. Elle a participé à des résidences de création au Penland School of Craft en Caroline du Nord, au Vermont Studio Center où elle est récipiendaire d’un Windgate Artist Fellowship, à Stelo/Camp Colton en Oregon et au Digital Weaving Lab de Praxis Fiber Workshop en Ohio. En 2022, elle était lauréate du prix Helen Frances Gregor décerné par Craft Ontario et en 2021, du prix Émergence en métiers d’art décerné lors des Prix d’excellence des arts et de la culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Ses œuvres ont été présentées lors d’expositions collectives, notamment à Materia et au Moulin de la Chevrotière (Québec) ainsi qu’au Harbourfront Center Artport Gallery et au Queen’s Square Gallery (Ontario) lors de Fiberworks 2022, une exposition biennale d’art textile contemporain canadien.

L’artiste remercie le Conseil des arts du Canada de son soutien.

L’artiste tient à remercier Stéphane Bergeron, Julie Bellavance, Noémie Pomerleau-Cloutier, Julien Lebargy, François Simard Encadreur, la Maison des métiers d’arts du Québec et toute l’équipe d’Engramme.