Pour débuter l’année 2024, Engramme reçoit l’artiste Alejandra Basañes, qui présente son installation Le silence des femmes est plein d’histoires.
S’inspirant des femmes en les plaçant au centre de cette installation, Basañes présente ses réflexions sur la condition des femmes d’ici et d’ailleurs. En utilisant un
objet simple comme le fer à repasser, elle réussit en images à parler de ces femmes avec sensibilité et justesse. Le fer à repasser devient alors un monument sur la force et la résilience de celles-ci. Les motifs singuliers créés par les brûlures du fer à repasser seront omniprésents dans la galerie, rappelant comment le travail des femmes chevauche plussouvent qu’autrement le beau, le sans pli, la douleur et l’aliénation du rôle ménager.
Pour l’installation Le silence des femmes est plein d’histoires, Basañes utilise le fer à repasser comme objet témoin. Cet objet recrée, imprimé, coupé de son contexte
original, dévoilé dans un contexte atypique, inusuel, permet à l’artiste de le transformer en monumentum qui fait souvenir. Pour elle, le fer à repasser est le lien entre le passé, le présent et le futur des femmes.
Le fer à repasser, un élément utilitaire, sert à lisser les plis des vêtements ou des tissus, il efface les plis, mais il peut aussi brûler, en laissant sa trace. Elle s’inspire de cette trace, l’amène vers la lithographie, vers l’abstraction ; pour mieux la répéter, et ainsi multiplier ces significations.
Dans cette œuvre, Basanes veut donner un autre sens à cet objet et à son verbe :« repasser, comme aussi la personne qui réalisait l’activité du repassage, souvent une femme, à qui, cette tâche superflue la soumettait à de longues heures de travail. Cet objet quotidien devient alors une image imprimée, l’organe féminin, une vulve, plusieurs vulves donc toutes les femmes : ces femmes qu’on tue. »
Biographie
Arrivée au Québec en 2003, Alejandra Basañes est diplômée et ancienne professeure d’arts
plastiques à la Faculté de Philosophie, Humanités et Arts de l’Université nationale de San Juan (Argentine). Alejandra Basañes obtient une licence en arts plastiques à l’Université de Paris VIII en 1992 et une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval en 2011. Son parcours artistique est composé de nombreuses expositions individuelles et collectives, ainsi que de divers prix et
reconnaissance, notamment du Ministère d’Immigration et Francisation avec le Prix Charles Biddle 2019, qui souligne l’apport exceptionnel d’un immigrant à la culture québécoise. En 2017, 2015 et 2012, elle remporte la bourse de recherche et de création auprès du CALQ, desservi entre autres par le Fond de Mauricie pour les Art et les Lettre. Elle nominée trois fois et gagnante 4 années pour des prix d’excellence pour son travail en arts-visuel, art médiatiques et métier d’art.
basanes.com
